La célèbre femme de lettres et journaliste s’est réfugiée dans un hôtel californien pour mettre la dernière main à la prolongation de son journal mondialement connu, J’ai quinze ans et je ne veux pas mourir (Grand Prix Vérité 1954) (NB mai 1955). Elle se lie avec un couple américain à qui elle confie par tranches les chapitres de son manuscrit. Leurs échanges romancent quelque peu le récit sur Les années cannibales pendant lesquelles l’auteure vécut des drames cruels et de grands bonheurs. Les étapes s’égrènent : tragiques à Budapest ravagé, dans les camps autrichiens, désolantes avec deux mariages de raison, elles deviennent passionnées avec l’amour fervent pour un journaliste français, encore que contrarié par d’interminables démêlés judiciaires. Illuminées par les succès professionnels et mondains, les années qui suivirent furent aussi ravagées par les deuils et les mésententes familiales.
Cette autobiographie, parfois un peu répétitive, est illustrée de portraits étonnants qui en rendent la lecture assez piquante.