Après Le roman d’Alia (NB mai 2008), Catherine Hermary-Vieille signe la chronique des années heureuses de Marie-Antoinette à Versailles. Pour échapper à son mari, peu viril et ennuyeux, et à la Cour, aussi pesante par l’étiquette que par les ragots, la reine attire à Trianon le « Cercle enchanté » : quelques dames qu’elle chérit, des amis qu’elle a choisis, beaux, amusants et séduisants. Elle revit. La reine apparaît frivole, dépensière, capricieuse, souvent sotte, surtout en politique où elle se pique d’intervenir, exerçant son influence sur le roi, indécis et incapable de résister. Avec la grande Histoire en toile de fond, loin des rumeurs que l’auteur ne veut pas cautionner, voilà un monde mis en scène que l’on contemple de loin, sans éprouver de sympathie pour ses acteurs. L’emploi trop systématique de l’imparfait, le vocabulaire convenu et répété figent les événements. Le tourbillon des courtisans ambitieux, avides de pensions et de pouvoirs, courant de bals en soupers, de fêtes en jeux, quand tout se disloque dans le royaume, et la description minutieuse des toilettes « sublimes », des jardins « ravissants » et des collations « exquises » provoquent plus de lassitude que de plaisir.
Les années Trianon
HERMARY-VIEILLE Catherine