Les ardents

Au XIe siècle, le château de Gisphild fouetté par les embruns domine une lande maritime de la région des Flandres. À sa tête règne la cruelle Isentraud à la main de fer. Elle n’accepte pas Goda, la jeune femme étrangère que son fils Arbogast a épousée et qu’elle  juge trop « romaine ». Elle la met à l’isolement et la pousse au martyre. Les partisans de Goda tentent de contrecarrer le dessein funeste d’Isentraud… Par ailleurs le peuple est ravagé par le mal des Ardents, une terrible maladie qui gangrène les corps et les brûle de l’intérieur. L’auteure s’inspire d’une légende médiévale évoquant le martyre d’une jeune femme de noble famille mariée à un viking. Dans une langue magnifique, Nadine Ribault fait revivre un Moyen Âge sauvage, en proie aux superstitions, où l’homme est un loup pour l’homme. On est saisi par l’écriture ample parfois ardue, le rythme des phrases, le vocabulaire recherché. Nous voici chevauchant la lande sauvage, croisant des créatures de légende, des monstres dévorés par la maladie, des imprécateurs, des saintes… Un livre original qui laisse se déployer l’écriture ; il résonne des échos d’aujourd’hui, et laisse entrevoir la fin d’un monde. (F.E. et M.-T.D.)