Les arnaqueurs aussi

CHALUMEAU Laurent

Le titre est semi-sibyllin : pourquoi “aussi” ? Alors qu’on ne rencontre dans ce récit que des arnaqueurs. On commence par les petits, les ex-taulards partis de rien et repartis de pas grand-chose, pour remonter jusqu’ aux vrais mafieux, à moins qu’ils ne soient en toc eux aussi. Ils ont en commun de se retrouver dans un palace cannois où chacun, de l’ouvrier d’entretien au directeur en passant par les clients et le chef de la sécurité, ne songe qu’à se remplir les poches par tous les moyens, tous illégaux bien sûr ! Tout arnaqueur qu’il soit, le héros, moyennement intelligent mais tchatcheur incomparable, peut se faire arnaquer “aussi” en tombant amoureux… Ce roman, aux personnages peu sympathiques, repose sur le principe décliné ad libitum de l’arroseur arrosé. Il se veut branché, avec ce que cela suppose de vulgarité. Les tics de langage, déjà présents dans Moi et « Boggy McGee » (NB juillet 2003) – massacre de la syntaxe, saupoudrage de verlan, emploi récurrent du participe présent –, sont trop systématiques. On tremble à l’idée que quelqu’un veuille en faire un film, entre ripoux et jet-set.