Les autos tamponneuses

HOFFMANN Stéphane

Vivant seule la plupart du temps dans leur propriĂ©tĂ© du golfe du Morbihan, HĂ©lĂšne, mariĂ©e Ă  Pierre depuis quarante ans, ne voit pas d’un trĂšs bon oeil approcher l’heure de la retraite de son mari que sa carriĂšre professionnelle, trĂšs rĂ©ussie, retenait Ă  Paris. Leur vie est bĂątie sur de trĂšs lourds non-dits. Arrive l’heure du bilan…

 

On retrouve le goĂ»t de l’auteur pour la peinture satirique de la sociĂ©tĂ© bourgeoise (Des garçons qui tremblent, NB juillet 2008). Son ton mordant Ă©pingle l’institution du mariage et ses petits arrangements, le comportement de nos contemporains prisonniers des convenances, les vulnĂ©rabilitĂ©s qui percent sous la carapace sociale, l’impact de la retraite du mari sur la vie conjugale. Certes Hoffman n’évite pas les clichĂ©s, mais son humour et son aisance pour la formule Ă  l’emporte-piĂšce, dont il joue avec dĂ©lectation, rendent la lecture agrĂ©able et amusante. LĂ©ger en apparence, le ton se teinte en filigrane de nuances plus graves, plus profondes, pour dire la souffrance d’un couple, jusqu’au volte-face final presque trop beau pour ĂȘtre vrai.