Jean Marie Bigard est un de ces amuseurs professionnels mĂ©diatisĂ©s qui se retrouvent rĂ©guliĂšrement sur les antennes hertziennes. Il se revendique comme le champion de la vulgaritĂ© et, pourtant, il lui arrive de laisser entrevoir dans ses spectacles, derriĂšre une grande gueule mal embouchĂ©e et une forte proportion de grossiĂšretĂ©s, une sensibilitĂ© dâartiste qui sait apporter une part dâĂ©motion et humaniser le bourbier revendiquĂ© de ses sketches.
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Cet aspect ne transparaĂźt aucunement dans lâalbum quâil propose : sous la forme de gags courts dâune Ă deux planches maximum, Bigard offre le pire de son humour : toutes les composantes de la vulgaritĂ© sont prĂ©sentĂ©es Ă travers son propre personnage quâil met en scĂšne dans des gags vulgo-sado-maso-macho-scato-pornoâŠ. Câest ainsi quâau fil des pages, lâaccumulation de toute cette sanie mĂšne le lecteur Ă la nausĂ©e, sans que lâexcellent travail de lâillustrateur puisse sauver lâalbum.