Si le mauvais temps tempête, si l’escalier a perdu une marche, bien sûr, c’est la faute du scarabée doré à tête noire. La rumeur se faufile entre les arbres, s’amplifie, et bientôt, tous les habitants de la forêt réunis signifient leur hostilité au scarabée, doré mais à tête noire. Alors, il s’envole au loin, pour le plus grand malheur du pays.
Le joli scarabée aux grands yeux tristes, mi humain, mi insecte, vit dans une forêt de rêve, où les arbres qui semblent colorisés par l’arc-en-ciel se détachent sur le fond d’un noir profond. Le texte, très concis, s’accorde à la ronde accusatrice des animaux, cernée d’une luxuriante broderie végétale d’inspiration indienne. Très poétique, cette courte fable sur la beauté d’un univers gâché par un racisme stupide et sa morale sur la rumeur s’adresse à des six ans et plus.