Faisant fi de son grand âge, Maria quitte la maison de retraite en Allemagne où elle s’est réfugiée pour fuir sa belle-fille et part en Russie rejoindre Vova, un adolescent avec lequel elle s’est liée d’amitié. Au terme d’un éprouvant voyage en avion suivi de nombreuses péripéties, elle parvient en Sibérie. Elle retrouve son jeune ami, très affligé par le récent décès de Baboulia, sa grand-mère, et désargenté. Désireuse d’assurer l’avenir de son protégé, l’intrépide aïeule entreprend de perpétuer le fructueux commerce de Baboulia dont elle a découvert le secret. Toutefois, la vie rude et désordonnée mais chaleureuse, des habitants de l’Altaï déconcerte cette Allemande habituée à plus de conformisme. Dorothea Razumovsky poursuit le savoureux récit de l’amitié nouée entre une femme âgée et un jeune homme dans Les vaches rouges ou un dernier amour (NB avril 2011). Elle analyse avec finesse les sentiments de la narratrice et son émerveillement face au dernier bonheur qui lui est offert. Ce voyage fait découvrir une région où vit une importante communauté russe d’origine allemande, toujours organisée en kolkhoze. L’auteur entremêle adroitement épisodes cocasses et souvenirs douloureux et insuffle à tous ses personnages un profond optimisme.
Les bicuits du bonheur
RAZUMOVSKY Dorothea