Claire, 30 ans, quitte la Suisse pour rejoindre, Ă Tokyo, ses grands-parents corĂ©ens qui ont fui la guerre de CorĂ©e en 1952. Son grand-pĂšre, depuis ce temps, gĂšre un Pachinko. Elle va tenter de les emmener en CorĂ©e oĂč ils ne sont jamais retournĂ©s. Ils nâosent pas dire « non ». Pour occuper son temps, avant le dĂ©part, Claire donne des cours de français Ă une petite nipponne, Mieko.   Â
Lâintrigue, trĂšs simple, sert de prĂ©texte Ă lâexploration des sentiments de personnages pudiques, insaisissables, quâil faut deviner, entre non-dits et demi-mots. Lâaffection des uns pour les autres ne peut sâexprimer que masquĂ©e. Sans doute parce quâon est plongĂ© dans un monde oĂč se cĂŽtoient trois cultures, corĂ©enne, nipponne et europĂ©enne. L’auteur explore, dâanecdote en anecdote, les relations familiales ou identitaires, avec les malentendus, souvent drĂŽles, que suscite le passage maladroit dâune langue Ă lâautre. Le Japon Ă©voquĂ© ici dĂ©payse tant il Ă©chappe aux clichĂ©s touristiques. Rien dâexotique dans ce roman mais une immersion respectueuse et poĂ©tique dans un ailleurs radical et dans lâĂ©trangetĂ© de chaque ĂȘtre. (A.-M.D. et C.B.)