Plutôt que le biographe passionné d’aventures (cf. L’énigme La Pérouse, NB décembre 2000), c’est l’écrivain régionaliste, amoureux de la Normandie, qui mêle ici petite et grande Histoire autour de la Grande Guerre, vécue par une famille de paysans dans le village de Cheux près de Caen. Sur le front, le gendre, instituteur, écrit ses expériences de simple soldat face à l’horreur de la vie dans les tranchées. À la ferme, les femmes affrontent seules les deuils et la charge des travaux agricoles. Le fils, brillant élève, qui devrait suivre les traces de son père, découvre son attirance pour le travail de la terre et la fraîcheur du premier amour.
Fidèle à ses habitudes, Yves Jacob crée des situations romanesques sur un arrière-plan scrupuleusement fidèle à l’histoire locale. Malgré son souci d’exactitude dans l’évocation des traditions régionales et la localisation historique, après Marie sans terres (NB avril 2003), le roman déçoit : les situations sont banales et, superficiellement traitées, sans relief.