C’était au temps du cinéma muet… Au cours d’une projection de cinématographe, une jeune femme est assassinée sous les yeux du commissaire Juve, venu là par hasard. Un certain Fantômas pourrait-il en être l’auteur ? Est-ce lui qui sera guillotiné seize ans plus tard, ce fou arrêté par Juve et qui n’a pas hésité à tuer un témoin en plein prétoire ? Se peut-il que malgré sa tête coupée, ce démon poursuive ses méfaits ? A-t-il assassiné Valgrand, le tenant du rôle de Fantômas dans une pièce à la mode ? Est-il cette ombre qui rôde et sème la terreur au royaume des apaches des bas-fonds et leur promet de voler tout l’or de Paris ?
Bocquet et Rocheleau s’attachent à redonner au personnage romanesque de Fantômas toute sa dimension effrayante et maléfique, qui petit à petit avait disparu des productions avec Jean Marais et Louis de Funès. Le récit fait ressortir le côté sanglant du personnage, appuyé avec maestria par un graphisme original, parfois difficile à suivre. Les personnages aux traits acérés et caricaturaux évoluent dans des décors juste ébauchés, créant une atmosphère floue, proche du rêve, et animés par des harmonies de couleurs dantesques sur des mises en pages folles et fantastiques.