Balthazar, vingt-six ans, squatte chez son copain Fil et traĂźne son cafard entre joints et cuites. Son frĂšre aĂźnĂ© Stan, qu’il admire profondĂ©ment, est internĂ© en hĂŽpital psychiatrique. Les deux ont des rapports tendus avec leur mĂšre psychiatre, Ă laquelle ils ne pardonnent pas d’avoir remplacĂ© leur pĂšre dĂ©cĂ©dĂ©. Balthazar a quittĂ© un travail rĂ©munĂ©rateur pour se consacrer Ă la musique, mais depuis la rupture avec sa compagne, il est Ă la dĂ©rive. Sa rencontre avec Sarah, lycĂ©enne Ă laquelle il donne des cours de maths, va tout changer. Le roman, Ă©crit Ă la deuxiĂšme personne du singulier, dresse le portrait d’une jeunesse bien nĂ©e qui ne sait pas oĂč elle va, refuse la vie bourgeoise pour prendre des chemins de traverse parfois hasardeux. Une critique sociale apparaĂźt Ă travers les descriptions teintĂ©s d’amertume d’un Paris qui change, ou les coups de griffe aux couples trop vite installĂ©s, aux personnes trop rigides. Deux longues fĂȘtes dĂ©cadentes ponctuent un rĂ©cit Ă l’intrigue mince qui tourne progressivement Ă lâapologie de la marginalitĂ© et parfois au roman de gare. Reste une peinture juste d’une certaine jeunesse, et une narration riche et vivante, aux dialogues enlevĂ©s.
Les buveurs de lune
CHAZAL Pierre