AssassinĂ©e, Anna PolitkovskaĂŻa. TuĂ©s aussi ses amis Babourova la journaliste et Makerlov lâavocat, qui osaient sâĂ©lever contre les horreurs perpĂ©trĂ©es en TchĂ©tchĂ©nie par un pouvoir inflexible, incarnĂ© par Poutine. Ces personnages servent Ă Igort de fil rouge pour rappeler les drames collectifs: prises dâotages dans un cinĂ©ma moscovite ou dans une Ă©cole primaire suivies de rĂ©actions dâune violence inouĂŻe des autoritĂ©s. L’objectif : faire connaitre les drames individuels et violences subis durant cette guerre.
Comme dans son album prĂ©cĂ©dent qui relatait les exactions envers le peuple ukrainien vers 1930, lâauteur construit sa dĂ©monstration,soigneusement documentĂ©e, Ă partir dâexemples et de tĂ©moignages, dans un esprit proche dâAmnesty International. Lâhorreur prĂ©sente est Ă chaque page, traduisant lâimagination de ceux qui ont le pouvoir pour asservir et torturer les plus faibles. Le courage de ceux qui sây opposent nâen est que plus remarquable. Le graphisme, diversifiĂ©, proche de l’esprit d’un cahier de reportages, sâattache Ă apporter une grande dignitĂ© au propos. Lâauteur termine par un dernier chapitre, qui n’ajoute rien, revenant sur les drames de lâUkraine sous Staline. Un bel ouvrage.