Écrivain sans grand talent, Outremer – tel est son pseudonyme – fut successivement membre des brigades internationales en Espagne, résistant en France occupée, tankiste de la deuxième DB. En mai 68, septuagénaire désabusé et cynique, il observe avec mépris cette parodie de révolution jouée par des jeunes bourgeois gâtés. Pédéraste lubrique aux possibilités déclinantes, fumeur catarrheux, alcoolique, c’est aussi un morphinomane en perpétuelle quête d’argent qui « tape » sans vergogne les quelques relations qui lui restent ou les gogos éblouis par la rosette qui orne sa boutonnière. Cet énième roman du prolixe Gérard Guégan est dans le droit-fil des précédents (Cf. Soudain l’amour, NB mai 2003). Exempt cependant des considérations philosophiques souvent fumeuses dont l’auteur est coutumier, il semble mieux venu, avec quelques pointes d’humour. Mais le personnage, caricatural dans sa déchéance physique et morale, ne suscitant guère la sympathie.
Les cannibales n’ont pas de cimetières.
GUÉGAN Gérard