Les cendres (Bérézina ; 2)

Pour raconter la grande épopée dramatique de la campagne de Russie, Richaud a choisi d’adapter le roman du Goncourt Patrick Rambaud. Un premier album relatait la progression de l’Empereur vers Moscou qu’il trouve déserte et en feu.  Ce second opus montre le désarroi grandissant de la Grande Armée. Pas de ravitaillement possible, pas d’ennemi à combattre. Que faire alors que l’hiver commence à envoyer ses premiers flocons? Aller vers le Sud ? Prendre le chemin du retour vers Paris ? La dernière solution sera choisie à contrecoeur, une retraite humiliante et désorganisée tandis que les Cosaques harcèlent l’arrière-garde et que Napoléon se hâte vers Paris où courent d’inquiétantes rumeurs.  Le scénario satisfera les amoureux de l’histoire napoléonienne. L’album lui-même est enrichi par une valeur ajoutée importante : le dessin de Gil éclairé par les couleurs de E. de Cock. Chaque case est une véritable gravure où, sous des traits d’une grande finesse, s’accumulent les détails de fresques réalistes. La coloriste sait apporter, par des harmonies sans excès, du relief et de la lumière aux personnages et aux décors, dans des atmosphères rudes et glaciales. Une vraie réussite graphique. (Y.H. et V.L.)