Les charognards

Début des années quatre-vingt-dix, Nouveau Mexique. Ray doit faire un dernier boulot pour Memo, le trafiquant de drogue : il suffit de braquer deux types et de prendre la came. Pour Ray c’est l’occasion de retourner près de sa ville natale d’où il s’est enfui dix ans auparavant. Malheureusement rien ne se passe comme prévu et deux hommes sont abattus. L’enquête est confiée à une jeune shérif secondée par Tom, cousin de Ray et ancien shérif lui-même.  Voici un western moderne dans la même veine que La Terreur de vivre (NB décembre 2011). La noirceur et la violence s’imposent dès les premières pages. Le retour du héros au pays est vécu comme un traumatisme dans cette petite ville sinistrée au milieu du désert. En trois jours les morts s’accumulent, les langues se délient et révèlent un passé aussi sombre que désespérant. Vengeance et ressentiment sont les moteurs de cet homme solitaire, en colère, hanté par des souvenirs qui l’oppressent. L’opposition entre les deux cousins, hors-la-loi contre justicier, ajoute à la noirceur du récit et la tension psychologique est bien entretenue grâce au traitement séquentiel du récit.