Les chemins d’escampette

Un veuf déboussolé écrit régulièrement à la défunte. Un braconnier et une sirène d’eau douce connaissent un grand amour contrarié. Des croque-morts intervertissent par erreur deux cercueils (ou leurs plaques ?). Un savant fou clone des grands sportifs disparus, grâce à leur ADN. Un cocu notoire assiste à ses propres funérailles et à ses éloges. Un fondeur de cloches au son merveilleux a un charmant secret de fabrication. Notre avenir de terriens donne lieu à une prémonition apocalyptique et hilarante.  Les vingt-quatre nouvelles qui composent ce recueil de Laurent Guillemot (Génération Champ d’Honneur : les enfants d’Auriat, NB décembre 2013) sont de longueur très variable – l’une d’elles ne remplit pas une page – et n’ont ni thème commun, ni cadre géographique précis. Sauf que les événements narrés sont souvent commentés dans un bistro local, et s’y dénouent parfois. Beaucoup d’entre elles marient réalisme et surnaturel avec un humour volontiers macabre. La morale, notamment conjugale, y est allègrement égratignée, ici et là. L’écriture alerte, sans recherche, contribue à l’agrément d’une lecture qui prête à sourire de notre condition humaine. (P.S. et E.B.)