Maria, trente-neuf ans, vit à Athènes. Épouse d’un architecte, elle a renoncé, elle, la brillante étudiante, à exercer le même métier que lui pour élever leurs trois enfants et assurer à tous un foyer impeccable et chaleureux. Mais elle pousse jusqu’à l’obsession le nettoyage de l’appartement, traquant sans relâche les cafards dégoûtants – tous exterminés, mais s’il en restait un ? – et les redoutables acariens invisibles et omniprésents. Elle y passe toute la journée. Or, il y a un an exactement, elle faisait arracher toutes les moquettes et son amant mourait…
Ce long monologue intérieur à la troisième personne, divisé en chapitres qui correspondent aux heures qui défilent, fait pénétrer petit à petit, par de nombreuses circonvolutions, dans les zones obscures de la vie de Maria, celles contre lesquelles tous les sprays magiques achetés par Internet sont inutiles. Durant cette journée qu’elle imagine maléfique, d’où viendra la catastrophe, si tant est qu’elle vienne ? Un mot lui échappe parfois, qui nous met sur la voie, sur une voie… et le suspense se maintient jusqu’au bout. L’écriture est maîtrisée, subtile et familière. Un voyage original et passionnant, tellement vrai aussi, dans l’âme féminine, dans l’âme humaine.