À l’extrême nord de l’Europe, la Pasvik fait office de frontière entre la Russie et la Norvège, et concerne, par traité, la Finlande et la Suède. Chaque hiver des troupeaux de rennes traversent la rivière pour brouter le riche lichen présent dans un parc national russe attenant. Partout ailleurs des chiens errants attaquent le bétail affaibli. Mais le passage du troupeau d’un éleveur norvégien se double de la macabre découverte d’animaux massacrés à la kalachnikov et dont on a coupé la langue. Kemet, de la police des rennes, outrepasse sa mission ordinaire et tente de démêler l’imbroglio politico-mafieux à l’origine de ce drame.
Quatrième aventure d’une équipe de police récurrente, ce dernier titre reprend les procédés gagnants des précédents (La montagne rouge, Les Notes octobre 2016) : l’exotisme polaire, ses forêts, ses lumières, sa faune sauvage, la neige ; mais aussi le combat inégal entre une société traditionnelle sami (lapone) et la folle course au développement de deux blocs politiques opposés qui les manipulent. Cette fois cependant, le charme boréal s’épuise. Les constants rappels aux épisodes précédents et les multiples thèmes abordés obscurcissent ce récit d’une complexité inouïe, où l’interminable multiplication des noms propres, des événements et des lieux suscite surtout le découragement. (A.Lec. et M.Bo.)