À la fin du XVe siècle, un redoutable inquisiteur terrifie les populations d’une partie du Saint Empire romain germanique qui est aujourd’hui le Tyrol. La traque des supposées sorcières est racontée dans le journal – imaginaire – de son secrétaire qui doit tout écrire, sermons, interrogatoires, tortures, et qui finit par rédiger avec son maître un livre, le Marteau des Sorcières, description des pratiques des hérétiques et des procédures menant à leur condamnation. Mais le Pape, qui avait pourtant soutenu cette entreprise, finit par désavouer ce serviteur trop zélé. Les bûchers de l’Inquisition sont connus, mais l’auteur (Miserere nobis, NB mai 2010) entend montrer avec une précision très documentée le comportement d’un dominicain, « chien du Seigneur », que son intolérance conduit au fanatisme. Ces connaissances sont accumulées avec une certaine sécheresse. Henry Institoris a bien existé et a fait malheureusement des émules, persécuteurs comme lui de pauvres gens qui ne comprenaient pas ce que l’Église leur reprochait.Néanmoins ce roman exploite un sujet rebattu qui provoque inévitablement l’indignation, dans un langage juridico-religieux parsemé d’envolées presque lyriques.
Les chiens du Seigneur : histoire d’une chasse aux sorcières
BEVAND Roger