Face du déclin des Églises chrétiennes en France, l’auteur, spécialiste universitaire d’histoire religieuse, tente d’en analyser les causes en montrant en une série d’analyses détaillées se recoupant parfois, et dont beaucoup datent des années soixante-dix, que le malaise est bien antérieur à Vatican II. Déjà pendant la guerre d’Algérie, des clivages anciens ont permis qu’il y ait eu des chrétiens parmi les tenants de l’Algérie française aussi bien que dans les « porteurs de valise »du FLN : des choix divergents désorientants pour les jeunes croyants. En fonction de la force du lien foi/politique, l’auteur analyse intégrisme et modernisme, catholicisme mendésiste, rôle de la main tendue aux chrétiens par les communistes, missions en France, crise des mouvements de jeunes avec leurs difficiles relations avec les autorités religieuses. Mai 68 a rendu la crise plus aiguë. Vatican II sera vécu comme une divine surprise par une grande partie du clergé, mais l’évolution étant trop rapide pour certains croyants, voire incontrôlée. Après avoir évoqué l’art sacré, l’auteur conclut avec l’évolution de 1965 à 1975.
Un ouvrage intéressant, mais touffu, fourmillant, rempli de redites dues à sa structure ; on se perd un peu dans les détails, mais certaines analyses sont passionnantes.