18 mars 1977. Michel, un adolescent doux et rêveur, vit dans un quartier déshérité de Pointe-Noire, entouré de l’affection de Maman Pauline, de Roger, son père adoptif, et de Mboua Mabé, son chien fidèle. Celui-ci disparaît brusquement quand la radio annonce l’assassinat de Marien Ngouabi à Brazzaville. Le Camarade-Président aussitôt remplacé par le dictatorial Comité Militaire du Parti, l’heure des règlements de comptes entre ethnies a sonné. Le couvre-feu est décidé. Comment Michel va-t-il pouvoir retrouver son chien ?
L’action se situe dans le prolongement de deux récits autobiographiques (Demain j’aurai vingt ans, NB novembre 2010 et Lumières de Pointe-Noire, NB avril 2013). On y retrouve les mêmes protagonistes dont la figure maternelle, si importante dans l’oeuvre d’Alain Mabanckou. Rompant peu à peu avec la naïveté de l’enfance, le narrateur, tel un nouveau Candide, retrace l’histoire chaotique du Congo depuis son indépendance. L’actualité politique récente, la permanence de liens ambigus entretenus par la France avec certains dirigeants africains justifient cette nouvelle prise de parole par l’auteur francophone. Ce véritable cours de géopolitique est servi par une langue toujours aussi savoureuse qui manie le second degré avec un immense talent. (A.-C.C.-M. et L.C.)