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« Ce tableau de la vie et des moeurs d’Odessa » au début du XXe siècle entrelace les portraits, mésaventures et destins des cinq enfants d’une famille juive de la bourgeoisie aisée. Le narrateur est un peu amoureux de l’aînée, la belle Maroussia, à la personnalité rayonnante et impertinente. La vie dans cette Marseille de la mer Noire ne manque pas de charme même si les prodromes de la dislocation de la société sont déjà présents, notamment avec la révolte du cuirassé Potemkine en 1905.
Vladimir Jabotinsky (1880-1940) fut un sioniste radical, maître à penser de la droite dure israélienne (dès 1923, il imaginait la construction d’un “mur de fer” séparant Juifs et Arabes). On ne l’attendait pas dans la peau de ce narrateur au regard attentif aux êtres, mais l’auteur assure en avant-propos qu’il s’agit de personnages qu’il a réellement connus dans sa jeunesse. Sous l’extrémiste se cachait une sensibilité. Son écriture, reflet du melting-pot qu’est alors Odessa, est variée, chaleureuse et agréable, mais son tableau social paresse et divague au gré de sa fantaisie, sans véritable idée directrice.