Après l’effondrement de l’empire soviétique, le monde a vécu une période d’hégémonie américaine presque totale, mais, en ce début du XXIe siècle, la mondialisation est dominée par le duo américano-chinois. La guerre froide est devenue une compétition économique avec un équilibre des forces. Les États-Unis ont toujours une formidable puissance grâce à leur suprématie dans les nouvelles technologies et à l’énergie bon marché fournie par le gaz de schiste. L’industrie chinoise fonde la puissance du pays, mais sans volonté de prépondérance. Les autres États sont en retrait, même l’Europe, même la Russie repliée sur sa « citadelle ». L’Inde et le Japon sont loin derrière ; pour le Moyen-Orient, le Brésil et l’Afrique, le chemin paraît encore long. L’ancien président de Saint-Gobain offre une réflexion très intéressante sur les nouvelles harmonies mondiales. Brillant, cependant facile à lire, cet ouvrage se termine par un appel à l’Europe à retrouver un nouveau souffle et à renouveler le rapprochement France-Allemagne. Dans son précédent livre, La France doit choisir (NB mars 2012), l’auteur parlait d’adapter l’économie française au nouvel ordre du monde ; ici, il élargit sa pensée au concert des nations dont les « compromis moroses » doivent être rapidement dépassés. (D.C. et C.V.)
Les clés de la puissance
BEFFA Jean-Louis