Câest, poussĂ© par Antonio Tabucchi, que Norman Manea, Ă©crivain roumain installĂ© aux Ătats-Unis depuis 1986, sâest dĂ©cidĂ© Ă rassembler huit de ses textes, Ă©crits entre 1990 et 1996, en un seul volume. Que ceux-ci dĂ©crivent le grand cirque de Ceausescu, en majestĂ© au milieu de ses thurifĂ©raires⊠les interminables dĂ©mĂȘlĂ©s des auteurs avec la censure⊠le passĂ© tĂ©nĂ©breux de Mircea Eliade⊠câest toujours des tribulations des artistes quâil sâagit. « Soumis Ă une certaine rhĂ©torique dialectique, journalistique, les articles sâattachent tous Ă la relation entre lâĂ©crivain, lâidĂ©ologie et la sociĂ©tĂ© totalitaire. » Ainsi parle Manea, dont on se rappelle Le Retour du Hooligan : une vie, Prix MĂ©dicis 2006 (NB novembre 2006).
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Ăcrit dans un style austĂšre, acerbe parfois, lâensemble expose le passĂ©, sans se rĂ©jouir du prĂ©sent. Livre exigeant, livre de douleur sans pathos, il tĂ©moigne de lâimpossible statut de ceux qui devaient vivre emmurĂ©s et Ă©crire surveillĂ©s.