Hossein et Hassan sont nés siamois. Après avoir été opérés à New York, les deux enfants grandissent normalement en Algérie : Hossein, le plus doué, devient médecin, époux et père de famille, tandis que son frère resté célibataire se consacre à la poésie arabe. Nés doubles, les deux frères sont séparés une deuxième fois, au cours d’un tremblement de terre où Hassan est écrasé sous un minaret. Hossein, qui a également perdu sa femme et sa fille, vit dorénavant avec Dawya, une jeune fille violée dont il s’était occupé en tant que médecin légiste. Avec elle, il s’exile en France mais s’aperçoit vite qu’il ne peut ni adhérer à la France ni se détacher de l’Algérie. Nostalgie d’un pays sans avenir, exil ressenti dans une patrie d’adoption, solitude due à la séparation d’avec un frère quand on est né “double”, autant de sentiments décrits avec une sensibilité extrême, dans une belle écriture et avec force (cf. Le silence de la falaise, NB octobre 2001). Mais le changement de ton, à la fin du roman, est quelque peu déroutant.
Les colères du silence.
BENAÏSSA Slimane