Dès l’été 1940 les étudiants communistes, qualifiés d’« excités » et de « terroristes » par les dirigeants d’un PC soumis au pacte germano-soviétique, entrent en résistance armée. Aux attentats et sabotages, répond l’engrenage de la répression nazie sous forme de rafles et d’exécutions d’otages. En 1942, un convoi de mille deux cents communistes part pour le camp d’Auschwitz-Birkenau ; plus de 80% n’en reviendront pas. Autour de ces deux faits majeurs, passés sous silence pendant des décennies, Pierre Daix, quatre-vingt-dix ans, lui-même jeune résistant et responsable communiste jusqu’à sa rupture avec l’URSS, dénonce un déni de mémoire. Il décrit avec force témoignages le double jeu du parti communiste qui, pour ménager les intérêts de Moscou, a occulté le comportement courageux de nombreux adhérents en 1940-1941, avant de faire de la récupération. Il faut attendre la dénonciation du stalinisme et surtout la chute de l’empire soviétique pour connaître la vérité. Ce petit document, à la lecture facile et au rythme soutenu, révèle une facette peu connue de toute une période où, dans la société française et plus particulièrement au PCF, héroïsme et duplicité se côtoient à tous les niveaux.
Les combattants de l’impossible : la tragédie occultée des premiers résistants communistes
DAIX Pierre