Saison après saison, l’écurie Broken arms est toujours présente dans les grands prix de Formule 1, malgré l’incompétence explosive dont font preuve ingénieur, mécanicien et pilotes – il faut dire que le « team », présenté à la dernière page, affiche des CV parfois inattendus. Mais personne, y compris étonnamment le président de l’écurie, ne se laisse décourager par quelques voitures cassées et une absence pathologique de victoire -si déjà les voitures terminaient la course… Alors les idées abracadabrantes continuent de germer dans le cerveau inépuisable de Francis l’ingénieur, et, plus grave, d’être mises en oeuvre.
Des gags de deux à cinq pages se succèdent, truffés de références au monde de la F1 -il est clair que pour apprécier au mieux l’humour de ces pages, mieux vaut connaître le milieu. C’est invraisemblable et délirant, ça joue (voire surjoue) du comique de répétition, les voitures se crashent et explosent avec une régularité de métronome. Le dessin, caricatural et dynamique, évoque le Franquin de Gaston Lagaffe – les idées inlassablement désastreuses de Francis aussi, mais sans atteindre, et de loin, le génie du maître. On peut cependant passer un bon moment avec cette authentique équipe de bras cassés, héritiers d’une tradition humoristique classique.