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Nous voici entraînés autour du monde à la suite d’une kyrielle de femmes rencontrées par trois narrateurs au hasard de leurs périples. Ce sera d’abord la petite Amélie, premier amour, Mama la Sénégalaise, Jo, la Peule, si belle dans son école sur les bords du Niger, et toutes les autres, Marguerite, Ysé, Camille, Ana, la passagère du train des Andes, ainsi que Marcia, travesti chilien dont la beauté et la misère morale ont fasciné Bernard Giraudeau.
Réalisateur, comédien, romancier, (Cf. Les hommes à terre, N.B. juin 2004), grand bourlingueur devant l’Éternel, il dépeint les bars et bordels de Valparaiso, le désert d’Atacama, la beauté des femmes de Djibouti, la poussière vibrante de l’Afrique, les pétales de tiaré sur la peau des Tahitiennes. Les descriptions sont à la fois poétiques et concrètes : il retrouve les parfums, les sensations, et sait les transmettre. Quant à ses récits – sans doute en partie autobiographiques – ils sentent la mer, les départs. Il y a du Joseph Conrad chez Bernard Giraudeau, une belle plume, un vrai talent de conteur, un imaginaire pittoresque, chaud et sensuel, ainsi qu’une âme bien trempée pour passer les caps les plus rudes.