En 1871, sur l’île de la Martinique, Thibault et Laure de La Bauterie partagent les jeux d’Amélia, la fille de la « négresse » leur nounou. Inséparables, Thibault et Amélia, petit à petit, tombent amoureux. Face à l’hostilité des adultes, ils tentent de fuir. Repris, Thibault âgé de 15 ans est expédié à Paris tandis qu’Amélia retourne en cuisine. Trente ans s’écoulent pendant lesquels Amélia porte un lourd secret : Thibault est son demi-frère. En 1902, lorsque le Mont Pelé se réveille, Laure la supplie de sauver son bébé Camille. Amélia et Camille rejoignent Thibault à Paris…
Sur une période allant de 1871 à 2005, l’auteure conte l’histoire des descendants d’une famille aristocratique venue s’installer outre-Atlantique pour faire commerce du sucre. Trois parties intitulées « l’éternelle répétition » 1,2 et 3 composent ce roman dense et complexe où le thème de la condition féminine occupe une large place. Le récit ressuscite les souffrances endurées par les femmes de génération en génération (violées, battues, méprisées, tondues, abandonnées….). La violence, parfois effrayante, est toujours présente (sur les plantations, lors des interrogatoires de la gestapo en 1943 ou dans les « banlieues pourries » d’aujourd’hui). Cet univers, adouci par la tendresse des mères pour leurs filles, ne peut laisser indifférent. Cette lecture entrecoupée de nombreux flash-back, requiert attention et persévérance ; elle est ralentie par l’abondance des notes en bas de page, la traduction du créole ou de l’allemand.