Les découvertes

LAURRENT Éric

Dès la maternelle, le jeune Éric fait preuve d’une passion rare pour la lecture et pour le beau sexe. Mais hélas, une mère bonne et pieuse, l’environnement traditionnel d’une bourgade provinciale dans les années soixante-dix font obstacle à ce second penchant. L’obligeance intéressée d’une petite voisine puis, les années passant, le dictionnaire, les revues de charme et une inoubliable visite dans une baraque foraine de streap-tease ne font qu’enflammer sa soif de connaissance. À vingt ans, toujours puceau, toujours timide, il désespère, lorsqu’une Lea providentielle et une manifestation étudiante lui font découvrir le septième ciel, début d’une fructueuse carrière.

 

Comme précédemment (Renaissance italienne, NB juin 2008), les phrases, chantournées, incisées de parenthèses, à point ponctuées et construites, s’étirent d’une page à l’autre. Le lecteur ne ralentit pas souvent sur ce parcours du Tendre à l’autodérision amusée, cueillant dans le bouquet des descriptions amoureuses quelques mots rares, fleurs offertes au délectable corps féminin. Ce « roman » d’initiation érotique célèbre aussi bien la littérature et la peinture (la description des Sabines de David !) qu’il retrace les mouvements secrets d’une enfance et d’une adolescence, dans un milieu familial et social. Une prouesse.