Les dérives de l’état d’urgence

BOURDON William

Après les attentats de janvier 2015, le gouvernement français a adopté une attitude sécuritaire centrée sur l’état d’urgence, prolongé jusqu’en juillet 2017. William Bourdon (Petit manuel de désobéissance citoyenne, NB mai 2014), avocat engagé, spécialiste de la défense des Droits de l’homme, s’alarme du maintien arbitraire dans la durée, pour des motifs politiques, de dispositions portant atteinte à l’exercice des droits et des libertés des citoyens et aux fondements de la démocratie. Analysant en détail les textes législatifs, il s’interroge sur les effets pervers de la déchéance de nationalité, de l’assignation à résidence, sur le danger des pouvoirs donnés aux services de renseignements, sans la protection d’un contre-pouvoir judiciaire, évincé au profit du juge administratif. L’état d’urgence, dont l’efficacité reste à démontrer, affaiblit, selon lui, l’Etat de droit. Ce réquisitoire à sens unique n’est pas exempt de généralisations, notamment à propos de la liberté d’expression. Une lecture ardue par sa technicité juridique, qui donne à réfléchir. (D.A. et A.Le.)