Toutes les monarchies doivent entretenir une cour qui, en France, a beaucoup évolué selon les règnes. Sous Louis XVI, c’est une institution sclérosée qui rassemble surtout des oisifs. Elle disparaît avec la Révolution, pour renaître sous Napoléon Ier : bourreau de travail, il oblige les courtisans à mener grand train, mais il les occupe beaucoup. Il veut mêler les grands noms de l’Ancien Régime à ceux de l’Empire. Cette volonté d’ouverture est poursuivie par Louis XVIII, freinée par Charles X, encouragée par Louis-Philippe et surtout Napoléon III qui reçoit toutes les personnalités du temps : les « séries » de Compiègne sont restées célèbres. Puissant outil de pouvoir, la cour demeure un conservatoire des anciens usages royaux, mais transmis, adapté, repensé. Maintenant que les châteaux sont devenus des musées, les courtisans sont remplacés par les touristes. Intéressant et documenté, cet ouvrage montre l’Histoire de France depuis 1789 sous un angle original. L’auteur, conservateur à la BNF, insiste sur l’alternance de renfermement dans une caste, et d’ouverture sur le monde réel, qui a caractérisé ces régimes. Son livre, d’un style alerte, ponctué de citations et d’anecdotes, est d’une lecture agréable. (D.C.)
Les derniers feux de la monarchie : la cour au siècle des révolutions 1789-1870
VIAL Charles-Éloi