En 1977, en Californie du Nord, Rich Gundersen perpétue la tradition familiale malgré les drames qui ont marqué les siens. Il est élagueur et rêve de faire vivre dans l’aisance Colleen, sa jeune femme, et son fils, en travaillant dur pour une compagnie qui exploite les séquoias. Pour acquérir la parcelle où se trouve l’un des derniers géants, il s’endette dangereusement sans le dire à son épouse, rongée de son côté par le désespoir d’avoir subi huit fausses couches consécutives. Aussi Colleen est-elle sensible aux rumeurs : les épandages massifs d’herbicides ne seraient-ils pas responsables de nombreuses maladies ?
Dans ce premier roman, Ash Davidson situe l’intrigue dans sa région natale. À une époque où les parcs nationaux se développent en Californie pour sauver la nature sauvage et plus particulièrement les séquoias, les hippies et les tribus indiennes autochtones dénoncent les effets nocifs des exfoliants déversés par les autorités. Face à ces écologistes, les bûcherons luttent pour conserver leur travail et leur mode de vie. Le roman s’attache à suivre de manière prenante, en ménageant le suspense, les angoisses d’un couple attachant et courageux, pris entre deux aspirations contradictoires mais liées. L’auteur réussit à merveille à immerger le lecteur dans une nature magnifique et dans la vie quotidienne de communautés forestières souvent manipulées. Un roman social inspiré, dans la veine des grands récits de Steinbeck. (A.K. et M.Bo.)