Mai 1798. Dans le château de Dux en Bohême, Giacomo Casanova se meurt. Engagé dix ans plus tôt par le comte de Waldstein pour établir le catalogue raisonné de la bibliothèque, l’aventurier ruiné avait choisi de finir sa vie dignement. Recevant encore quelques visites, il aimait briller et simuler l’insouciance. Puis il s’était jeté dans l’écriture de ses “Mémoires” pour revivre le rythme endiablé de ses voyages et la griserie des liaisons passagères. Enfin, réduit à la solitude et tenaillé par la maladie, il trouve écoute et réconfort auprès d’Anna, la jeune servante qui l’assiste jusqu’aux derniers moments.
Auteur de nombreux récits et biographies (Duras, Sagan, Jean-Paul II), Alain Vircondelet affectionne la cité lagunaire (cf. Nulle part qu’à Venise, NB avril 2004) où naquit Casanova. Ce roman, dont le style alerte et brillant souffre de quelques redites, explore l’irrésistible passion de fuir du séducteur. Sous le jeu alterné de souvenirs et d’interrogations face à la mort, se profile un homme marqué par l’absence maternelle et pressé par le désespoir.