C’est vingt-cinq ans aprĂšs la mort de Roland Barthes quâHervĂ© Algalarrondo, journaliste au « Nouvel Observateur », (cf. Les Beaufs de gauche, NB dĂ©cembre 1994 ) rĂ©alise enfin cette biographie intime du pape de la sĂ©miologie, projet jugĂ© iconoclaste dans les annĂ©es quatre-vingt. Laissant Barthes aux BarthĂ©siens, l’auteur part Ă la recherche des humeurs et des affects de âRolandâ, des lieux qu’il a habitĂ©s : le sud-ouest et le quartier de Saint-Germain-des-PrĂ©s. Il interroge son Ă©diteur, ses pairs et ses proches, dĂ©crypte ses textes et ceux qu’on lui a consacrĂ©s. Les annĂ©es qui l’intĂ©ressent sont celles qui ont juste prĂ©cĂ©dĂ© et suivi la mort de sa mĂšre, quand il donnait ses cours au collĂšge de France ; le temps oĂč il s’identifiait Ă Proust et rĂȘvait d’Ă©crire un roman.  Progressivement se met en place le portrait pathĂ©tique d’un orphelin inconsolable, grand dĂ©pressif et homosexuel perpĂ©tuellement inassouvi, les annĂ©es passant, dans sa chasse aux garçons ; sans illusion sur son oeuvre de surcroĂźt ! Ăcrit de façon vivante et fluide, le livre met Ă nu le maĂźtre Ă penser d’antan… Ătait-ce vraiment nĂ©cessaire de tant dĂ©dorer la statue ?
Les derniers jours de Roland B.
ALGALARRONDO Hervé