1789 offre une succession fascinante d’épisodes, d’une densité sans précédent : ce fut la dernière année de la cour de Versailles comme lieu de pouvoir. Un système plus que millénaire est remis en cause. Les États généraux s’ouvrent dans cette ville le 5 mai, dépouillent le Roi de son pouvoir le 17 juin au profit de l’Assemblée constituante. Le 26 août les députés adoptent la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Les 5 et 6 octobre, le palais est assiégé par une foule furieuse, les gardes du corps sont massacrés, et la famille royale contrainte de quitter Versailles… L’auteur (Femmes de Versailles, NB janvier-février 2017), conservateur et directeur du centre de recherche du château raconte 1789 à Versailles en s’appuyant sur une remarquable documentation avec critique des sources qui privilégie les témoignages oculaires, certains inédits. Il montre l’importance toute particulière de l’opinion publique et comment la radicalité des députés, très vite persuadés d’incarner la Nation, s’est accrue en raison de l’inertie du Roi anéanti par la mort de son fils aîné et animé d’un « esprit de sacrifice ». Il analyse ce délitement du pouvoir royal avec une minutie extrême mais d’une façon passionnément vivante. (D.C. et A.Be.)
Les derniers jours de Versailles
MARAL Alexandre