Patrice Gueniffey, directeur à l’École des Hautes Études en sciences sociales, fait appel à dix-huit historiens contemporains, chacun spécialiste d’une période de l’histoire de France, pour raconter en dix-huit courts chapitres les derniers jours de dix-huit souverains. Qu’ils soient emportés par la maladie, l’assassinat ou l’exécution, de Charlemagne à Napoléon III leur mort est un événement, surtout politique, marqué, sauf exceptions, par la continuité. C’est le roi qui meurt, pas la royauté. La formule « le roi est mort, vive le roi » le souligne. Il doit partir en monarque très chrétien, en paix avec l’Église, et transmettre un message fort à son successeur. Son agonie, rarement intime, se veut exemplaire. Aux yeux des témoins, elle l’est souvent. Chaque auteur, appuyé par une documentation précise et ouverte, dresse un bilan de l’état de la France à ce moment et en cible les points forts et faibles. Ce n’est pas le moindre des intérêts de cet ouvrage sur la mort, paradoxalement très vivant.