Les derniers mondains

Après Scènes de la vie quotidienne à l’Elysée (NB décembre 2012), Camille Pascal réunit dans cet essai les descriptions de mondanités très select, synonymes pour lui de souvenirs éblouis. Avec délectation, il lève le voile sur le mode opératoire de ces privilégiés semblant sortis de chroniques de Saint-Simon ou d’À recherche du temps perdu de Proust. Dans une société devenue égalitariste, ce « grand monde », soudé par des rituels sociaux et culturels précis, apparaît en sursis. Les personnages décrits (cachés derrière des initiales) appartiennent le plus souvent aux familles de l’aristocratie et de la très grande bourgeoisie du XIXe siècle. Héritiers de ceux qui ont contribué au rayonnement intellectuel et artistique de la France, ils ont – encore – les moyens d’entretenir châteaux, hôtels particuliers et autres résidences, symboles de l’art de vivre à la française. Préférant l’élégance et le raffinement à l’esbroufe, ils se montreront bienveillants pour les nouveaux venus respectueux des usages. Dans un style enlevé et parfois ironique, l’auteur fait partager son érudition et un vocabulaire de spécialiste de l’architecture et du mobilier ancien. (A.-C.C.-M. et B.V.)