Suite à l’armistice (septembre 1943), l’Italie est partagée en deux. Le Nord est occupé par les Allemands, le Sud par les Alliés. Rescapé de l’infernale retraite de Russie relatée dans La plupart ne reviennent pas (NB décembre 2003), humilié par la honteuse débandade de ses compatriotes, Eugène Corti traverse les Abruzzes pour rejoindre « le corps de libération italien » en recomposition dans les Pouilles. Il combat à côté des Anglais contre le joug nazi. Ce récit détaillé évite l’ennui grâce au talent de conteur de Corti : pertinentes remarques suggérées par la pittoresque diversité des populations rencontrées (grandeurs et déchéances démasquées avec humour), évocation de la poésie des admirables campagnes désertées même par le chant des oiseaux. Par l’évocation de tant d’amis disparus, il fait revivre sa solidarité avec ses soldats, ses inquiétudes pour son pays en plein chaos, ses fortes convictions chrétiennes, d’éphémères rencontres féminines. Témoignage vibrant d’émotion, un peu prolixe, d’un combattant des premières lignes participant à la libération de son pays.
Les derniers soldats du roi
CORTI Eugenio