Après Sordidissime : Dernier royaume VI (NB mars 2005), Pascal Quignard rappelle la relation étroite et immémoriale de l’homme et du cheval. Désarçonné, l’homme se relève parfois mais l’animal le conduit toujours à la mort. Vision métaphorique ou réalité illustrée par des exemples issus des classiques grecs, romains, des écrivains majeurs de tous temps et de tous pays, de peintures évocatrices…. Pour se relever, se reconstruire, il faut revisiter son enfance, son histoire familiale, réinterpréter son état dépressif, accueillir des émotions esthétiques et fuir tout groupement humain, toute vie politique, s’abîmer dans une solitude salvatrice. La guerre et les sacrifices religieux sont l’apanage du genre humain qui s’éloigne ainsi du règne animal. L’auteur tour à tour linguiste, sociologue et conteur, poursuit ici sa quête philosophique. Une fois encore l’athée spirituel dont on connaît l’immense érudition écrit un ouvrage intelligent, exigeant, empreint d’un pessimisme oppressant mais qui ouvre la voie à une réflexion riche et profonde.
Les désarçonnés : Dernier royaume VII
QUIGNARD Pascal