Dans un pays du Moyen-Orient jamais nommé, le Cercle des Byzantins regroupe une joyeuse bande d’étudiants, filles et garçons, chrétiens, juifs ou musulmans, soudés par l’amitié. Mais en 1975, la guerre civile fait éclater le groupe. Presque tous refusent cette situation, l’un veut mourir, l’autre se fait tuer dans la milice, la plupart partent à l’étranger, rompant tout lien avec Mourad qui, resté au pays, s’est laissé corrompre. Trente ans plus tard, Adam est appelé de Paris au chevet de Mourad agonisant. Son épouse, devenue veuve, souhaite qu’Adam réunisse les membres du cercle. Par le biais de ce nouveau roman au titre en forme de jeu de mots tristement évocateur, Amin Maalouf (Le dérèglement du monde, NB mai 2009) fait le constat des ravages que la situation explosive au Moyen-Orient a produit sur toute sa génération. À travers les seize journées d’Adam dans son pays natal et la tenue de son journal sur la vie de ses amis, l’auteur laisse transparaître toute la nostalgie d’un ancien Liban de la douceur de vivre qui garde les stigmates de l’affrontement violent entre ses communautés. Imprégnée de chaleur humaine et contée à l’orientale, une réflexion sensible à travers des portraits attachants.
Les désorientés
MAALOUF Amin