Deux cailloux se détestaient cordialement et ne pouvaient s’éloigner l’un de l’autre. Pourtant, munis de jambes par le génie du marigot, ils partent ensemble voir ailleurs. Grognant et se disputant, ils dérangent un python qui écrase un crapaud sur lequel glisse l’éléphant, faisant voler une vieille femme et son petit bois. Quand leur bêtise détourne la flèche du chasseur et tue le perroquet, il faut intervenir.L’accumulation des catastrophes, thème traditionnel, est ici coloré de vie quotidienne. Paysages, animaux, humains créent un ensemble africain et onirique. Le perroquet semble une pièce d’orfèvrerie faite de jaune doré et de vert émeraude, cernée par le sang versé en abondance par une mort imméritée. La conteuse sait ménager les péripéties et ponctue son récit d’onomatopées qui le scandent et deviennent un élément décoratif grâce aux fantaisies typographiques qui les mettent en relief. La conclusion réduit les fauteurs de trouble au silence et à l’immobilité et tout va très bien sous l’élégant baobab où se déroulent les palabres.
Les deux cailloux
DIEP Françoise, GAMBINI Cécile