Le conte Le coq de poulailler et le coq de girouette est un pamphlet sur la vanité et la jalousie. Perché sur un tas de fumier, l’un se rengorge en bombant son torse mordoré devant sa cour de gallinacés en pâmoison. L’autre, dressé sur ses ergots de métal, toise la basse-cour du haut de son clocher. Vantard, le bellâtre au plumage flamboyant se prétend même apte à pondre un oeuf contenant un basilic, seul reptile capable de foudroyer par son regard. Blasé, le second reste figé dans sa gangue métallique et ses préjugés sur ses congénères volants. Le chant guerrier du gracieux volatile supplante le grincement lancinant de la froide girouette qui se laisse choir, brisée par l’indifférence. Les superbes lithographies empruntent tant aux extérieurs de fermes hollandaises chères à Van Gogh qu’à l’approche poétique de la nature vue par Hiroshige ou Hokusai. Dans ce classique réédité, les atmosphères rendues, le travail artistique sur les oiseaux et végétaux sont un régal.(M.-C.D.)
Les deux coqs
ANDERSEN Hans Christian, VAN HOYTEMA Theo