Richard Wagner, âgé et malade, séjourne dans un palais vénitien en 1882 avec sa chère Cosima. Tout en se plaignant sans cesse de sa santé, il raconte à sa femme ses déambulations avec son beau-père Franz Liszt, quand il vient à Venise. Les deux hommes s’entendent fort bien, errent ensemble dans les ruelles, puis rencontrent une famille étrange qui se réclame du poète Milton. Tous décident alors de créer un opéra sur le thème du « Paradis perdu », avec l’aide d’un fabricant d’automates. La représentation, donnée dans un bateau échoué, tourne à la bacchanale… Ce premier roman, oeuvre d’un psychiatre musicien, laisse une large place au délire. Dans un long plaidoyer très direct, Wagner, le narrateur, tutoie sa femme et l’affuble des qualificatifs les plus bizarres. Très vite, le texte, halluciné, semé de borborygmes et de mots inventés, emmène le lecteur dans les rêves supposés de Wagner qui paraît au bord de la folie – Liszt n’étant pas en reste. Malheureusement, les quelques réminiscences musicales et les rares évocations de Venise ne sauvent pas cet ouvrage sophistiqué, torrentiel et cauchemardesque.(D.C. et C.Bl.)
Les deux mages de Venise
ANDRÉ Philippe