Sofia, la grand-mère de Ronaldo, vit à Rio de Janeiro. Son passé de juive allemande réfugiée en 1938 resurgit à l’occasion de la découverte, dans l’Allemagne de 2008, de bijoux appartenant à son amie Klara et qui lui sont légués. Que s’est-il passé entre ces deux amies et que cache Sofia dont la conduite est parfois curieuse ? Ce n’est pas le premier roman de Ronaldo Wrobel consacré aux juifs réfugiés au Brésil (Traduire Hannah, NB mai 2013). Les destins croisés de ces deux amies, indissolublement liées, sont suivis pas à pas de 1933 à 1938. La période nazie est naturellement décrite avec émotion, sans pathos excessif. L’angoisse latente des dernières années avant la guerre est bien observée. Le romantisme, toujours présent, allège l’atmosphère pesante de la vie sous les persécutions hitlériennes. L’action se déroule presque toute entière à Hambourg, ville portuaire vivante, prospère et licencieuse. Les allers et retours avec les temps actuels sont supposés éclairer l’intrigue, mais tout se complique peu à peu. Bien écrit, le livre est agréable, imagé et parfois humoristique. Le dénouement, astucieux, conserve un côté obscur qui laisse habilement subsister des interrogations. (E.G. et A.Le.)
Les deux vies de Sofia
WROBEL Ronaldo