1584, Belamar, petite ville espagnole près de la frontière avec la France. Le curé est sauvagement assassiné, des bergers sont tués, des nonnes violées. C’est le début d’une succession de violences sur lesquelles Bernardo Mendoza est chargé d’enquêter. Tout laisse penser à des rivalités inter religieuses entre vieux-chrétiens et morisques, musulmans convertis de force au catholicisme. Peu à peu, l’étau se resserre autour de quelques personnes que l’on ne soupçonnait pas. Ce policier historique, premier roman de Matthew Carr, journaliste britannique (La Mécanique infernale, NB juillet 2008), nous plonge dans l’Espagne de la fin du XVIe siècle, sous le règne de Philippe II qui a définitivement chassé du pays musulmans et réformistes. L’auteur rend bien les quelques troubles qui perdurent même si souvent l’abondance des personnages et des lieux nuit à la compréhension. En outre, l’intrigue laisse peu de place au suspense ; l’enquêteur sort toujours vainqueur et indemne des situations les plus périlleuses. Le sujet, les guerres de religion, n’est pas traité en profondeur. Ce n’est qu’une succession d’événements : on passe peu à peu des luttes religieuses sur le terrain à l’affrontement de quelques puissants motivés par leur seule ambition. Aussi le récit perd-il de son originalité et de son intérêt. Lassant ! (L.D. et F.L.)
Les diables de Cardona
CARR Matthew