Les Disparitions d’Anna Langfus

POTEL Jean-Yves

En 1939, Anna Rajs, dix-neuf ans, termine avec son mari Jakub une année studieuse à l’université de Verviers en Belgique. Juive polonaise de Lublin, elle subit jusqu’en 1946 et la défaite allemande, le sort cruel de sa communauté, bourgeoisie persécutée puis anéantie par les nazis. Lorsqu’elle commence une nouvelle vie à Paris, devenue Anna Langfus, elle peine à faire reconnaître son talent d’écrivain. Des pièces de théâtre, puis trois romans édités par Gallimard lui apportent la célébrité avec le prix Goncourt en 1962 pour Les bagages de sable. Jean-Yves Potel, historien de l’Europe centrale et de la Shoah, enquête sur la vie d’une femme, disparue en 1966, remarquable pour sa beauté, son intelligence, son courage, mais qui reste tourmentée par le syndrome du survivant. Il tente de reconstruire une biographie marquée par la terreur et la précarité. Pour repères, il part de nombreuses citations de ses textes, faisant la part du romanesque, éloignés de la vérité historique. Cette interprétation subjective des traces d’une vie fragmentée, des souvenirs lacunaires ou reconstitués et des témoignages des nombreuses personnalités ayant côtoyé l’héroïne, manque parfois de souffle et reste souvent opaque.