Elle le qualifie de « romanichel », ne le nomme pas. C’est un peintre dont elle décrit d’abord quelques tableaux faits de carrés qu’il a joints sans beaucoup de soin. Son passé est misérable : enfant abandonné, travailleur en usine à dix-sept ans, autodidacte, souffrant d’artérite, amputé, sauvage, peu soucieux d’ordre et de propreté, pingre. Mais acharné à peindre. À peindre encore et toujours. De son oeuvre elle parle longuement. Simpliste parfois, fascinante peut-être. La comprend-elle ? L’admire-t-elle ? Maryline Desbiolles utilise une prose étrange, limpide, précise parfois, et souvent évasive. L’errance de son modèle, sa recherche éperdue correspond peut-être à son désir d’écrire, aux difficultés inhérentes à toute création. Prix Femina 1999 pour Anchise, elle écrit des « romans-poèmes », mais trop de sophistication et d’artifice nuisent à l’émotion. Le lecteur nage dans le brouillard.
Les draps du peintre
DESBIOLLES Maryline