Cette enquĂȘte dĂ©mystifie les druides prĂ©sentĂ©s, habituellement, comme prĂȘtres-juges-Ă©ducateurs-devins, Ă©ventuellement comme sacrificateurs d’ĂȘtres humains, alors quâils Ă©taient « des philosophes, philosophes barbares, tout de mĂȘme des philosophes ». Pendant la pĂ©riode hellĂ©nistique, ils furent en relation avec les philosophes grecs et les pythagoriciens avec lesquels ils avaient en commun une volontĂ© dâaction politique et une pensĂ©e similaire sur la destinĂ©e posthume de lâhumanitĂ©. CĂ©sar et CicĂ©ron ont donnĂ© des druides une image dĂ©formĂ©e, ne pouvant admettre que du Ve au Ier siĂšcle, avant la conquĂȘte romaine, la civilisation gauloise fut aussi Ă©voluĂ©e. Bien loin des magiciens barbus sâexprimant Ă coups de potion magique, on dĂ©couvre des penseurs proches des sages de la Thrace, de Perse ou dâAthĂšnes, reprĂ©sentant aux confins occidentaux lâantique sagesse du monde mĂ©diterranĂ©en.  Cette thĂšse marquĂ©e du sceau de la mĂ©thode et de la discipline des grands intellectuels (lâauteur est chercheur au CNRS) est remarquablement Ă©tayĂ©e, philologie et archĂ©ologie aidant ; non exempte de dĂ©ductions logiques Ă la Sherlock Holmes, elle se lit avec un intĂ©rĂȘt soutenu, moyennant un regard concernĂ© portĂ© Ă ce monde celtique occidental des Gaules.
Les Druides : des philosophes chez les Barbares
BRUNAUX Jean-Louis